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source Dauphiné
Mardi 1er Mai 2018, Concert-Spectacle à Montseveroux.
La Bataille de Biber et autres conflits sociaux


Un concert d'exception.

Le premier mai 2018, au château de Montseveroux, il y avait foule. On refusait du monde. Et pour cause.

Dans ce village de 1000 habitants, niché quelque part à une heure au sud de Lyon, les habitués du lieu, savaient déjà que potentiellement, ils pourraient bien assister à un évènement rare. Du genre de ceux pour lesquels on accepte de venir de loin, de faire une heure de route.

On se pressait à la porte. Certains étaient déjà là longtemps avant le début du concert. On savait que 100 personnes allaient entrer. La salle communale du château n'en accueillerait pas plus, même pleine à craquer. Depuis 1864, la commune est propriétaire du château. Et c'est ce qui fait la différence. Car peu à peu, les habitants et les visiteurs ont pris goût aux manifestations à caractère culturel.

En témoigne le 50ème festival international de musiques et de danses du monde. Et aussi les Découvertes Médiévales annuelles, très fréquentées. Et les concerts de jazz tous les mois, et Chanteval, une chorale enthousiaste, et les expositions annuelles de peintures et de sculptures, puis un salon de la BD. Et bien d'autres manifestations toutes aussi passionnantes, telles que Champiflore, ou l'Association Prele, pour protéger et respecter ensemble la nature, si belle et si vivante, comme le font Rachel et Lionel en musique, à la ferme de la Combe Bernard...

"Ce premier mai 2018, on s'en souviendra longtemps !" nous confie Nicolas à la sortie du concert.

Des rires, et aussi des larmes de bonheur Et même après le bis, des applaudissements longs, insistants, qui ne veulent plus cesser. On se rappellera en souriant de cette magie du spectacle vivant, qui mêle des musiques des 17ème et 18ème siècles, avec Heinrich Biber, Michel Corrette, Carl Philippe Emmanuel Bach, tous encore méconnus malgré leur apport indéniable à l'histoire de la musique occidentale. Avec des pièces contemporaines d'auteurs célèbres dans le monde entier, comme John Williams et Karl Jenkis.

Tout spectacle vivant peut être raté, ou ennuyeux, ou seulement sympathique. Heureusement, d'autres sont "réussis" voire de "très réussis". Celui-ci était exceptionnel. A priori, un petit ensemble de cordes avec des musiciens de la proche région, un seul comédien, deux figurants, ne pouvaient rivaliser avec Youtube ou Arte, Mezzo ou France Musique, ni avec les salles de cinéma voisines, et les nombreuses occasions de sorties à l'extérieur. Et pourtant, c'est ce qui s'est passé. Le sujet du spectacle évoquait avec humour la cause des migrants, les relations difficiles entre employeurs et artistes salariés, les luttes syndicales, la surproduction d'images numériques, et les appels téléphoniques incessants.

Quelques minutes après le début, entre en scène un écuyer dans son armure, casqué et armé, un géant issu d'une civilisation oubliée, perdu dans l'espace et le temps, qui nous conte son histoire, en cette salle, il y a tout juste 700 ans. Le public aime, jubile à l'écoute du vieux français, s’esclaffe au son du chien caché dans les coulisses, se trémousse sur les sièges quand les musiciens, d'une seule voix, entonnent le célèbre "Tous ensemble ! Tous ensemble !" cher aux manifestants. "Je vous ai compris !", répond le directeur artistique, en souvenir de Charles De Gaulle. La salle rit de bon coeur.

Et renseignements pris auprès de chaque musicien, ils auraient bien des raisons de manifester, ces artistes trop souvent méconnus. Malgré leurs longues années d'étude, en France et à l'étranger. Malgré leurs nombreux diplômes, devenus inutiles face à la vague du chômage qui déferle et en emporte quelques uns. Juliette, Merry, Marie-Christine, Vincent, Rachel, Hansi, YuFeng, Muriel et leurs amis ont ému le public, car comme nos deux Philippe, et Peggy, Jérôme ou Sylvain, ils ont joué avec leur âme, ils ont fait battre le coeur des spectateurs. Il les ont touché au profond d'eux-même, et cela, c'est un précieux cadeau qu'ils leur donnent.

Jacques Saussard

 

 

quotidien DL

 

Les bienfaits de la campagne
« Enfin, quand mon vallon chéri se couvre autour de moi d'une légère vapeur; qu'au-dessus de ma tête le soleil de midi darde ses rayons embrasés sur la sombre voûte de mon bois, au fond duquel, comme d'un sanctuaire, il introduit à peine une tremblante lumière; qu'étendu sur le gazon touffu, à la chute d'un ruisseau, je découvre avec ravissement une multitude de plantes, de fleurs d'une délicatesse infinie; que je vois s'agiter entre les brins d'herbe des milliers de vermisseaux, d'insectes, de moucherons, aux formes variées et innombrables; que j'entends résonner à mon oreille le murmure confus de ce petit monde .../... alors je soupire et me dis Oh que ne puis je exprimer ce que je sens si vivement. »

Extrait de l'ouvrage
Les souffrances du jeune Werther
de Johann Wolfgang von Goethe

(Ludwig Van Beethoven était un fervent admirateur de Goethe)

 

douce colline, prés et bois, langues de brume, gelée blanche d'automne, photo en couleur

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