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Il est admis généralement que les êtres humains, dès leur naissance et pendant les trois ou quatre années qui suivent, ne peuvent être rendus responsables de leurs actes du seul fait d'être nés, n'étant pas en pleine possession de leurs facultés de discernement, de raisonnement, et encore moins capables de survivre sans l'aide de leurs deux géniteurs, ou sans l'aide d'autres êtres humains plus âgés qu'eux. C'est la notion de responsabilité et de ses conséquences sur le déroulement de toute une vie, que nous nous proposons d'éclaircir.

Claire Chartier et Natacha Czerwinski, dans un article publié par l'Express le 15/11/2004, tentent de répondre à la question : Qui était vraiment Bouddha ? Il est impossible de résumer ici l'article en quelques mots, mais nous pouvons en extraire une phrase, comme introduction à notre propos : « L'expérience de chacun est le seul critère de la vérité, et l'individu est l'unique responsable de ses actes. »

Autrement dit, « Bouddha affirme que la destinée de l’homme dépend de lui-même, de ses pensées, de ses paroles et des ses actes. L'homme est pleinement responsable de son bonheur comme de son malheur. » Cf. vipassanasangha.free.fr

Ces affirmations nous apparaissent problématiques, car ainsi formulées, elle supposent d'accepter comme préalables plusieurs points d'appui, qui ne sont pas aussi évidents que cela. À propos de "l'expérience de chacun", tout va bien, car il est simple de démontrer que chaque être humain est unique. (nous en parlerons ci-dessous) Il est par contre plus difficile de s'entendre sur ce qu'est "le seul critère de vérité" (si elle existe) et encore plus difficile d'évoquer en termes définitifs la notion de responsabilité pour tous les êtres humains.

Commençons avec La sagesse exercée par Jacques Castermane, un témoignage de l'auteur concernant sa rencontre avec Graf Dürckheim (1896-1988) diplomate, philosophe, psychothérapeute allemand initié au bouddhisme zen." Deviens qui tu es au plus profond de l'être..." : ce conseil, hérité de la philosophie bouddhiste, est utilisé par Jacques Castermane comme fil conducteur de son propos.

On retrouve la même idée en Occident, à peu près à la même époque que le Bouddha, de son vrai nom Siddhartha Gautama (né à environ -563, mort à environ -483, soit 80 ans). « Largement utilisée par Friedrich Nietzsche (1844-1900), la première occurrence de cette formule se trouve chez Pindare, poète grec du 5ème siècle avant notre ère (de -518 à -438, soit 80 ans). Elle a été reprise jusqu’à nos jours par de nombreux philosophes et écrivains.»
www.lesinrocks.com

La formule est généralement réduite à un conseil : « Deviens ce que tu es » Alors que « Deviens qui tu es, au plus profond de l'être. » est évidemment différent. Nous ne pouvons adopter l'idée d'une construction de soi permanente, que si nous pouvons apprendre à nous connaitre nous-même. Cette idée est développée par Étienne Lang dans les pages de son blog "Paroles de traverse".

[citation]
« Or, tu deviens ce que tu n’es pas... à partir de ce que tu es. Cet autre-que-toi, c’est encore toi, à la fois ce que tu es (l’ancien toi-même), et ce que tu n’es pas, tout en l’étant déjà (le nouveau toi-même), l’un s’appuyant sur l’autre. C’est un-même-et-un-autre en construction. Ne démissionne pas, mais ne rêve pas non plus de pureté : le sujet qui en sortira sera nécessairement un sujet hybride, métissé, compliqué. » Paroles de traverse
[fin de citation]

L'ouvrage de Jacques Castermane est aussi l'occasion de faire découvrir aux lecteurs qui ne connaissent pas encore ces sujets, ce que sont la méditation, le tir à l'arc, la cérémonie du thé.

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Les connaissances scientifiques nous apprennent que le nombre de combinaisons génétiques différentes qu'un homme et une femme peuvent réaliser à chaque fécondation s'élève à 64 mille milliards... Cela explique pourquoi nous avons tous une identité unique, que rien ne peut diviser (in-dividu). Or nous savons aussi que cet individu humain peut évoluer, donc se modifier.

De même que nous pouvons modifier notre corps, grâce à l'exercice physique, nous pouvons modifier notre esprit grâce à l'exercice psychique. Et ces deux composantes, caractéristiques des animaux humains, sont indissociables, imbriquées en partie dès l'origine de l'univers.

Physiologiquement, par l'exercice quotidien, nous pouvons acquérir de la souplesse, de la rapidité, de la résistance, de la force et de la précision musculaire. De même, nous pouvons améliorer très nettement l'efficacité de nos fonctions cognitives.

fonctions cognitives : ensemble de capacités qui distinguent l’être humain des autres êtres vivants sur la planète https://apprendreaeduquer.fr/
  1. perception
  2. attention
  3. mémoire
  4. motricité
  5. langage
  6. raisonnement

Selon l'Agence Science Presse, au Québec, les recherches les plus récentes sont concluantes : nous pouvons développer notre potentiel intellectuel et notre mémoire, toute la vie. Sans distinction de sexe ni d'âge.

[citation]
«Ce potentiel fascinant s’appelle neuroplasticité. Les connaissances dans ce domaine ont explosé depuis une dizaine d’années. Les travaux de Sharon Beagley, Howard Gardner, Tony Buzan, Daniel Goldman, entre autres, ont tous contribué à détruire des mythes sur l’intelligence. »
[fin de citation]

Sur le site Web Science Presse, au Canada, lire www.sciencepresse.qc.ca
Toujours avec le site Web Science Presse, lire aussi l'histoire d'amour que
la chercheuse Marian Diamond et ses amis entretiennent avec le cerveau

Prenons par exemple l'aptitude à situer correctement les sons musicaux dans un "espace mental", une fonction que tous les êtres humains peuvent développer, si leur appareil auditif physiologique et neuronal fonctionne correctement.

Dès la petite enfance, nous comprenons la symbolique associée aux rythmes simples. C'est le B-A BA de la perception musicale. Puis en étudiant le chant, nous modifions l'amplitude de nos capacités perceptives et améliorons nos capacités vocales. Donc l'exercice et la pratique régulière modifient "ce que je suis" : je reste un être humain, donc une personnalité unique, mais je deviens apte à saisir les nuances de la musique. "Je ne deviens pas ce que je suis", c'est à dire un enfant ou un adulte qui n'entend pas le propos musical, je deviens un enfant ou un adulte qui commence à associer les rythmes et les mélodies (le déroulement horizontal des sons) mais pas encore les harmonies (l'empilement vertical des sons).

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Un individu qui a continué d'améliorer ses capacités perceptives, entendra à la fois des rythmes complexes, et plusieurs mélodies en même temps (chant, contre-chant, ligne de basse), ce qui produit des harmonies complexes (les accords). D'autres, plus expérimentés, seront capables d'entendre et reconnaitre en plus toutes les subtilités de la structure musicale, les timbres (ce qui caractérise chaque instrument et chaque voix) et les couleurs (les associations de timbres), et d'en saisir ainsi toute la symbolique, au point d'en être émus, et profondément heureux.

Par cet exemple, nous comprenons que "le savoir, la connaissance et l'exercice quotidien" sont des outils indispensables et préalables à "La sculpture de soi " Ce qui est le titre d'un livre de Michel Onfray

[citation]
« Loin du soudard, donc, que l'Histoire retient pour caractériser sa fonction, ses pratiques, le Condottiere est une tentative de réaliser un homme total, complet, multiplié, aurait dit Marinetti. Un sujet qui part en combat contre ce qui le divise, l'affaiblit et l'amoindrit, un soldat guerroyant contre l'aliénation et ses perversions. L'édifice qu'il se propose est son identité : elle doit jaillir du bloc de marbre informe qu'il est en arrivant à la conscience. Ce travail est monumental.»
[fin de citation]

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Cependant, cette sculpture de soi, ce monument, ne doit pas prendre toute la place disponible. Selon Jacques Castermane, le but final de la connaissance de soi et de la sagesse exercée, est d'apaiser le mental, qui est, je cite, « le lieu de l’agitation, du bruit et de l’éparpillement »...

Nous savons tous que ni le tir à l'arc ni la cérémonie du thé ne poursuivent d'autre but que celui-là. Avec les arts martiaux, on ne tire pas des flèches pour devenir le meilleur (ce qui est le but recherché par les sportifs) ni pour tuer un ennemi (ce qui est le but recherché par les soldats), ni pour tuer une proie (ce qui est le but recherché par les chasseurs). Et nous n'apprenons pas tous les aspects de la cérémonie du thé pour apaiser notre soif, ni pour exercer notre goût...

Nous ne pouvons hélas espérer que tous les êtres humains puissent profiter des bienfaits de la méditation, de la pratique des arts martiaux, ou de toute autre discipline. Précisément parce que sans intégrer au préalable les bases de la connaissance de soi, nous ne pouvons rien entreprendre au long terme. Nous ne faisons que "devenir ce que nous sommes déjà", et restons incapables de briser nos chaines. En préalable, il nous faut apprendre et comprendre les lois de l'univers, et l'organisation du vivant. Nous devons améliorer nos capacités d'analyse et de synthèse, puis de concentration, puis de détente. Le passage à l'acte nous ouvrira la porte de l'adaptation au réel, à la fois physiquement et mentalement. Les prises de conscience qui en découlent sont indispensables à la compréhension de notre passé lointain, dont nous ne sommes pas responsables. C'est de cette certitude que peut naitre l'acceptation de ce qui nous appartient en propre, en tant qu'adulte : la responsabilité de nos propres choix. Que décidons-nous de faire de notre vie, maintenant que nous sommes capables de discerner ce qui appartient au passé et ce qui appartient au présent ? Allons-nous enfin pouvoir construire notre avenir, si nos expériences passées ont toujours été négatives ? Pourquoi en serait-il autrement, à présent ?

- Parce que l'étude du vivant nous enseigne qu'il s'appuie fondamentalement sur la répétition régulière et constante. Le coeur et les poumons, la circulation sanguine, l'ingestion et la digestion en sont des exemples parlants. De même, nous ne voyons pas l'arbre pousser, mais il ne cesse de croître et de se modifier, parfois pendant plusieurs centaines d'années. D'où la certitude que nous pouvons développer des aptitudes corporelles et mentales, grâce à la "répétition régulière et constante". Notre coeur et nos poumons agissent par réflexes, ce qui signifie que leur fonctionnement ne nécessite aucune volonté consciente de notre part. C'est exactement ce que nous devons apprendre à notre [corps-esprit] pour devenir une sportive de haut niveau, ou un musicien professionnel, ou apprendre un texte et le jouer sur la scène d'un théâtre, etc. Les exemples ne manquent pas, dans tous les domaines.

Donc *à elles seules*, les pratiques de la méditation et des arts martiaux - par exemple - ne permettent pas de progresser, surtout si nous rencontrons de grosses difficultés dans notre vie, héritées de plusieurs traumatismes enfantins non résolus. C'est l'addition d'un *ensemble de connaissances, de savoir-être et de savoir-faire, de techniques et d'exercices* qui permet une réelle évolution du Soi, après avoir appris à poursuivre nos efforts chaque jour, au long terme, et recommencer en cas d'échec.

Les traumatismes enfantins peuvent être dûs au décès d'un parent, à des abus sexuels, à des mauvais traitements, mais aussi et plus couramment à des difficultés relationnelles avec le père, la mère, ou les deux parents, ou de ceux qui les remplacent, ou avec la fratrie, etc. Souvent, tout se passe comme si l'enfant était chargé d'une responsabilité qui lui est étrangère, du seul fait d'être né. Des sentiments de culpabilité liés à cette situation se développent dans un contexte unique, soit de conflit ouvert, soit de tensions permanentes, et l'enfant va alors ressentir des sentiments divers, de compassion ou de colère, ou adopter un comportement inhabituel, apathique ou violent, devenir excellent dans les études, ou au contraire très paresseux, ou indiscipliné, parfois même passer d'un extrême à l'autre, etc. Certains enfants développent des maladies graves, très handicapantes, pour tirer une sonnette d'alarme. Hélas tout cela ne résoud pas les problèmes de fond...

Si les traumatismes enfantins restent handicapants à l'âge adulte, il n'y a aucune alternative : il faut se faire aider. Que ce soit 7 ans, 18 ans ou 60 ans après notre naissance, peu importe, il n'est jamais trop tard pour se débarrasser de ses fardeaux. C'est souvent beaucoup plus simple que nous ne l'imaginions. Et c'est surtout très efficace.

Quel est le premier pas ? - Apprendre ce que le mot français très ancien assiduité signifie, dans notre corps et notre esprit. Et pour cela, les portes d'entrée sont nombreuses et toutes utiles : développer le sentiment de gratitude, installer un état d'esprit positif, adopter la pratique régulière de la respiration profonde abdominale, marcher tous les jours, effectuer des exercices physiques, des exercices de concentration, de mémorisation, de logique, de recherches dans notre mémoire, de calcul et d'analyse, de synthèse, pratiquer le yoga, ou le Qi-gong, ou pratiquer un art, s'efforcer de rester joyeux, quand cela est possible, malgré les inévitables difficultés de la vie... Tout cela peut s'ajouter pour former un tout cohérent, une unité qui nous permet d'améliorer notre adaptation au réel, au départ à plus ou moins long terme, selon les individus, puis définitivement. Notre personnalité [corps-esprit] est unique, et restera inchangée après cela. Ce qui aura changé, ce sont les ailes qui auront poussé dans notre dos. Des ailes qui ne feront pas de nous un oiseau, ni un ange, mais un être humain allégé, débarassé de ses fardeaux. Peut-être, répondrez-vous, mais en ce qui me concerne, c'est différent, "mon parcours de vie est absolument unique".

- C'est exact. Les êtres humains sont à la fois tous semblables, tous différents... et tous uniques !

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Tous uniques, heureusement, car c'est notre diversité qui fait notre richesse collective. Et c'est aussi parce que nous sommes tous semblables que nous pouvons nous entr'aider. Quelque soit la porte d'entrée que nous allons choisir pour sculpter notre nouveau moi, nous pourrons nous appuyer sur chaque marche de l'échelle qui mène à la lumière, en commençant par la première marche. Peu à peu, cela nous permettra d'en finir avec la plainte, cette illusion qui nous autorise à affirmer que "nous ne sommes pas responsables de ce qui nous arrive.". Or ce n'est qu'en partie vrai. C'est effectivement une réalité, sauf que nous sommes les seuls à pouvoir nous dégager de notre passé enfantin. En cela nous sommes responsables de nos choix, quand nous devenons adultes. Or c'est précisément parce que nous croyons plus facile et plus profitable de souffrir que de vivre joyeusement que nous choisissons de ne rien changer.

Préférer la plainte, c'est le moyen de libérer notre agressivité à l'encontre de la vie en général, de la terre entière, de toute la société humaine, qui ne fait jamais ce qu'il faut... Et de ce fait, nous fustigeons et refusons toute thérapie, toute évolution, toute aide, et peu importe en quoi elle consiste.

La plainte peut être soigneusement cachée, transformée, embellie, devenir quasi invisible, ou au contraire ultra présente, revendiquée, intrusive... Peu importe, elle est toujours au coeur du dispositif de défense que nous avons mis en place dans l'enfance. "Attention, n'approche pas de ma plainte, de ce lieu qui est seulement le mien, sinon je t'agresse, et si tu insistes, j'irai jusqu'à me suicider, ou à me mutiler... et TU en seras responsable !"

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Pour alimenter ma plainte, tout peut servir d'exutoire, tout prétexte est bon : la maladie, l'accident, l'injustice sociale, la vie de couple, la vie solitaire, les enfants, les parents, la famille, les voisins, les autres locataires, les propriétaires, la police, la politique, le travail, les employeurs, les salariés, l'administration, le corps médical, l'industrie, le commerce, les chiens qui jappent, le prix de l'essence ou des loyers, etc.

Certes, la réalité n'est pas toujours agréable. Nous ne pouvons nier le malheur et la malchance. Nous ne pouvons empêcher la mort et la tristesse. Nous ne pouvons voler en agitant nos bras. Nous ne pouvons pas acheter une guitare, un xylophone, un piano ou une flûte et savoir en jouer trois minutes plus tard. Trois heures ne suffiront pas, et trois mois non plus. Alors, tout va mal. La vie est mal faite.

Pourtant il n'y a rien d'essentiel, sinon de vivre et d'en rire, et de connaitre la joie profonde d'exister. Ici, tout de suite, sans attendre.

Et si je n'ai pas envie de sourire et encore moins de rire, n'ai-je pas le droit ? Et si je préfère me plaindre, c'est interdit par la loi ? - Non, chacun d'entre nous a le droit de mener exactement la vie qu'il souhaite. Il n'y a, en quelque lieu que ce soit, aucune injonction au bonheur, sauf dans la tête des individus qui ont décidé plus ou moins consciemment de vivre dans les difficultés permanentes, car ils n'aiment pas constater qu'une alternative est possible. Ce que nous déclarons être une injonction au bonheur, qu'on chercherait à nous imposer, de manière totalitaire, aveugle, injustifiable, pourrait bien s'avérer être un prétexte de plus pour ne rien changer. Peu importe. Car, peut-être, un jour prochain, nous allons comprendre que le traumatisme enfantin est un fardeau inutile et bien trop lourd à porter, dont nous avons hérité malgré nous, lors de notre naissance.

Il reste néanmoins à prendre en compte les croyances en la réincarnation, car elles changent la donne. Or, il n'y a pas que les bouddhistes et les indouistes qui croient en la réincarnation. Cette conception - non démontrée scientifiquement - ne s'oppose pas à la laïcité, ni en la croyance en Dieu... ou en une déesse, ou en toute autre divinité.

Selon fr.wikipedia, « La réincarnation (retour dans la chair) désigne un processus de survivance après la mort par lequel un certain principe immatériel et individuel ("âme", "substance vitale", "conscience individuelle", "énergie", voire "esprit") accomplirait des passages de vies successives dans différents corps (humains, animaux ou végétaux, selon les théories). À la mort du corps physique, l'âme quitte ce dernier pour habiter, après une nouvelle naissance, un autre corps. »

La réincarnation induit donc le principe de responsabilité de nos actes pendant toute "notre vie sur terre"... Dans cette hypothèse, chaque humain doit accepter sa part de responsabilité dans le déroulement de sa vie, de la naissance à sa mort, sans se plaindre, puisque c'est le prix à payer pour évoluer favorablement. Un prix qui, par définition, peut être très élevé. Si vous souffrez de traumatismes enfantins non résolus, et que vous croyez en la réincarnation, nous vous souhaitons bon courage.

version 1 écrite en 2017
version 2 écrite en 2019

 

 

Conception, HTML5/CSS3 : Jacques SAUSSARD